Weegee back & so

Un truc que j'aime avec les demi-finales de sport à spectacle, c'est que d'un coup, les rues se vident, les restos aussi, les métros et le toutim. C'est chouette, n'est-ce pas !
Le ruby c'est pas comme le foot, mais quand même, il faut bien avouer qu'après quelques années de rubimen à poil, quelques mois de matraquage communicant, de pub pour les jambons et de promesses de maroquin... ils ont fait des progrès dans le vidage de rue. Allez, encore quelques efforts, on y est presque.

À part ça, il faut bien dire que des résultats sportifs, je m'en tamponne : dès que je vois s'agiter les petits drapeaux bleu-blanc-rouge et s'allumer de brusques passions pour l'anthropologie comparative qui énonce dans les mag et aux comptoirs des "vérités" pour le moins sombres, je ferme la porte.

Cela dit, ils ont paumé malgré les trépignades d'un ex-Ministre de l'Intérieur se prenant pour Napoléon. C'est bête, moi qui espérais encore pouvoir profiter d'un samedi soir dans Paris désert !

Tout ça pour dire qu'avant qu'elle ne se termine, je suis allée voir l'exposition consacrée à Weegee au Musée Maillol.

Évidemment, conseiller la sortie alors même que cette rétrospective s'achève dans deux jours est un peu osé. Et pourtant, ça gifle. Regard social sur le fait divers. Photographie engagée. Cadrage de la mort, c'est le cas de le dire. Humour crépusculaire. C'est les années 30-40 et ces images préfigurent ce que sera le film noir américain. Du noir et blanc superbe obtenu avec un Speed Graphic, l'un de ces appareils qui pèsent le poids d'un âne mort et du gros flash. Les tirages sont d'origine, c'est beau !
Et pour ceux qui n'y seraient pas allés, le catalogue de l'expo s'avère très soigné et reprend l'intégralité des photos présentées.


Ambiance... (piètre scan depuis le catalogue)


(Toujours un scan)

Photo anecdotique datant des années 50, je ne sais pourquoi, mais elle fait écho en moi : en Sarkoland, je me demande quand nous aurons aussi droit à ce type de propagande ? Et y aura-t-il encore des photographes pour dénoncer cela ?

Comments

[envers]

La première photo était une de mes préférées de l'expo. Avec celle des trois enfants dormant dans un escalier extérieur.
Cette expo est puissante, ouaip. En revanche, l'affichage est une horreur : souvent je me voyais plus dans le verre que la photo elle-même... (et ça m'a fait pareil à l'expo de Steichen)